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Notre-Dame-des-Landes Un médiateur pour tenter de déminer cet épineux dossier

Une médiation avant une décision « claire et assumée » sur Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement a promis jeudi de trancher enfin l'épineux dossier de l'aéroport nantais, emblématique pour les écologistes, auquel est opposé le nouveau ministre en charge de l'environnement Nicolas Hulot

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« Il y aura un médiateur qui va permettre de mettre l'ensemble des choses sur la table, d'étudier l'ensemble des options, et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire », a déclaré le chef du gouvernement Edouard Philippe sur France Inter.

Cette position annoncée dès le lendemain de l'arrivée de Nicolas Hulot au gouvernement reprend l'engagement du candidat Macron pendant sa campagne lors d'un entretien avec le WWF. Emmanuel Macron avait souhaité « une dernière fois, regarder les choses » en termes « économiques, environnementaux, d'empreinte carbone, de capacité à développer » et avait dit vouloir nommer un médiateur dans les six mois suivant son élection. Il s'était alors montré ouvert à l'étude de la modernisation de l'actuel aéroport de Nantes et avait lâché : « Aujourd'hui, on ne lancerait pas un projet du type de Notre-Dame-des-Landes ».

La candidat avait toutefois refusé « d'écarter » le résultat de la consultation publique de juin dernier, qui a débouché sur un avis favorable au projet mais dont le périmètre (la Loire-Atlantique) a été contesté par les opposants. Il avait aussi exclu un recours à la force pour évacuer les plusieurs centaines d'occupants de la « ZAD » (« zone à défendre »), qui refusent de quitter le site : « Je ne veux pas d'évacuation (...) il n'y aura pas de brutalité ».

Les opposants à ce projet datant du début des années 70 n'ont jamais désarmé et une partie d'entre eux - agriculteurs et militants anticapitalistes - sont installés sur place.

Si un médiateur va remettre à plat les enjeux au regard des dernières données économiques (prévisions de trafic, coûts, empreinte carbone, etc.), le sort du projet pourrait déjà être scellé, compte tenu de l'opposition de Nicolas Hulot, le nouveau ministre de la Transition écologique, qui compte aussi les transports dans son périmètre d'action.

Un référendum contesté

« Vous n'imaginez pas une seconde qu'avec Nicolas Hulot entré au gouvernement, Notre-Dame-des-Landes puisse se faire », a jugé jeudi matin Pascal Canfin, directeur du WWF France et ancien ministre du Développement.

Hulot, ex-envoyé spécial pour la planète de François Hollande, avait reconnu s'être trouvé « en porte-à-faux » avec le président socialiste à ce sujet. « Ce n'était vraiment pas un bon signal à donner en amont de la conférence de Paris » sur le climat, disait-il en janvier 2016. « Il va falloir se développer dans le domaine de l'efficacité énergétique, des énergies renouvelables, de la mobilité et des transports et se désinvestir de tout ce qui encourage l'utilisation des énergies fossiles, tout ce qui consomme des terres nourricières », expliquait-il.

Le projet prévoit le transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l'agglomération, vers Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de la ville. Les partisans d'une nouvelle infrastructure estiment qu'elle est nécessaire au développement économique de la région, quand les opposants avancent qu'une modernisation de l'aéroport actuel pourrait absorber la prévisible augmentation du trafic, dont l'ampleur fait débat.

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